Le patrimoine UNESCO
en Aveyron 

Le chemin en Aveyron

En 1998, les « chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en raison de leur Valeur Universelle Exceptionnelle. Cette inscription a pris la forme d'une sélection de 71 édifices et de 7 linéaires de sentier qui témoignent des itinéraires et des lieux fréquentés par les pèlerins désireux de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. En Aveyron, plusieurs édifices et espaces naturels font partie de ce patrimoine de l'Humanité, car ils sont des jalons remarquables de la route suivie par les pèlerins.

Nasbinals (Lozère) - Aubrac - Saint-Chély-d'Aubrac

Ces 17 km font partie des sept portions de l'itinéraire du Puy-en-Velay inscrites sur la Liste du patrimoine mondial par l'UNESCO. C'est probablement le tronçon le plus saisissant en termes de paysages et de diversité. Il emprunte, pour partie, les tracés établis antérieurement au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui ont évolué, au Moyen Âge, pour rallier des points dédiés à l'accueil des pèlerins, comme la Domerie d'Aubrac. L'équilibre agricole et social actuel correspond globalement aux principes établis dès l'époque médiévale, avec des échanges très structurés entre la montagne et les vallées environnantes.

Le pont des pèlerins à Saint-Chély-d'Aubrac

Ce pont était le seul point permettant le franchissement à pied sec de la Boralde. Long de 15 mètres et large de 4,60 m, il nous est parvenu dans un remarquable état de conservation. Son calvaire, au fût gravé d'un pèlerin, est une illustration rare de la fonction de l'itinéraire.

Saint-Côme-d'Olt - Espalion - Estaing

Cette partie de la vallée du Lot a constitué un axe de communication facile, emprunté par des milliers de pèlerins. Les édifices romans qui le jalonnent et les ponts d'Espalion et d'Estaing, en témoignent. Rive droite, les versants bien exposés ont permis l'implantation de la vigne, élément majeur du rituel eucharistique, dans une zone très avancée dans le Massif central. Rive gauche, les pentes, où s'arrête l'ancien plateau céréalier du causse Comtal, sont marquées par de nombreuses formations volcaniques. L'alternance géologique est spectaculaire, créant une grande diversité de végétation et de pratiques agricoles qui interfèrent sur l'habitat traditionnel.

Le Pont Vieux d'Espalion

Le Pont Vieux est mentionné dans la charte de 1060 conservée dans le cartulaire de l'abbaye de Conques. Plus ancien pont du Rouergue à enjamber la puissante rivière Lot, il a revêtu une importance capitale dans le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, ainsi que pour la circulation des biens et des hommes entre le Massif central et le Rouergue. Plusieurs fois remanié, l'ouvrage gothique était initialement armé de trois tours qui abritaient un poste de garde, comme le pont Valentré de Cahors.

Le pont d'Estaing

Elevé au début du XVIe siècle, grâce aux indulgences de François d'Estaing, évêque de Rodez, ce pont renforce la présence d'Estaing dans les échanges commerciaux. Il permet aux pèlerins de la via podiensis de traverser aisément le Lot pour vénérer les reliques de saint Fleuret, participant au rayonnement de la cité médiévale.

L'abbatiale de Conques

Après avoir tenté de s'approprier les reliques de saint Vincent, le moine Ariviscus réussit, en 866, à dérober au monastère d'Agen, où elles étaient vénérées, celles de sainte Foy, une jeune chrétienne martyrisée en 303.
La renommée de ses miracles se répand. Conques devient un centre de pèlerinage extrêmement important, qui accueille des pèlerins de l'Europe entière, rejoints par ceux allant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au XIe siècle, cette expansion permet à l'abbé Odolric d'entreprendre la construction de l'abbatiale actuelle. A l'instar d'autres grandes églises romanes situées sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'abbatiale Sainte-Foy de Conques offre un plan caractéristique permettant l'accueil et la circulation des pèlerins. Son Trésor est l'un des cinq plus beaux exemples européens d'orfèvrerie médiévale de ce type.

Le pont roman à Conques

Ce pont, dit à tort "romain", date du XIVe siècle. Etant donné l'afflux de pèlerins à Conques dès le XIe siècle, il a probablement été précédé par des ouvrages plus anciens permettant de franchir le Dourdou. Entièrement bâti en grès rouge, l'ouvrage atteint 50 mètres de long et comporte 5 arches en plein cintre.