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Conques

A

Conques

Conques et Sainte Foy sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

[Concas e santa Fe sul camin romiu]

Après avoir tenté en vain de s’approprier les reliques de saint Vincent,
le moine Ariviscus réussit, en 866, à dérober* au monastère d’Agen où elles
étaient vénérées, celles de sainte Foy, une jeune chrétienne martyrisée en 303.
La renommée de ses miracles se répand : sainte Foy a le pouvoir de délivrer
les prisonniers et de rendre la vue. Conques devient un centre de pèlerinage
extrêmement important qui accueille des pèlerins de l’Europe entière, vite
rejoints, aux XIe et XIIe siècles, par ceux allant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Au XIe siècle, la Canso de santa Fe de Concas est le premier grand texte
littéraire complet de la littérature médiévale européenne en langue
vernaculaire (c. 1160). Il préfigure les grands genres de la littérature
en langue romane, notamment les chansons de geste.

Liber sancti Jacobi

Le Liber sancti Jacobi (le Livre de saint Jacques) est retranscrit dans le Codex Calixtinus (du nom du pape Calixte qui aurait initié cet ouvrage), manuscrit rédigé entre 1130 et 1140 conservé à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il comporte 225 folios recto-verso en cinq livres :
Livre Ier de la Passion et de la Vie de l’apôtre, Livre II ou Livre des Miracles, Livre III de la translation, Livre IV ou Histoire de Charlemagne et de Roland, Livre V ou Guide du Pèlerin.
Le Livre V y fait ainsi état de Conques et de sainte Foy :
« Le très précieux corps de la bienheureuse Foy, vierge et martyre, fut enseveli avec honneur
par les chrétiens dans une vallée appelée vulgairement Conques ; on bâtit au-dessus une belle
basilique dans laquelle, pour la gloire de Dieu, jusqu’à aujourd’hui la règle de saint Benoît
est observée avec le plus grand soin ; beaucoup de grâces sont accordées aux gens bien portants
et aux malades ; devant les portes de la basilique coule une source excellente dont les vertus
sont plus admirables encore qu’on ne peut le dire. Sa fête se célèbre le 6 octobre ».


* Cette translation de reliques, objets de toutes les vénérations, est fréquente au Moyen Âge.

En savoir plus sur le Codex Calixtinus

Des aménagements à votre service

Entre Aubrac et Conques, les collectivités du territoire traversé par l’itinéraire du Puy-en-Velay vers Saint-Jacques-de-Compostelle  (GR®65), ont réalisé une série d’aménagements, pour vous permettre de découvrir cet itinéraire pédestre et culturel chargé de sens et d’histoire.
Un dispositif constitué de panneaux fixes jalonne les 80 km. Il vous donnera les clés pour découvrir le patrimoine visible depuis le sentier (monuments romans, paysage, géologie, vie rurale...).
Une application multimédia (à charger gratuitement sur tablettes et smartphones - voir QR-code ci-dessous) assure votre guidage et vous informe sur les services (hébergement, restauration, visites...).
Vous y trouverez des informations complémentaires sur les sujets de découverte.
Des aménagements ont également été réalisés pour la sécurité et pour le confort de l’usager : haltes aménagées, toilettes sèches, création de cheminements piétons en bordure de routes, signalisation, entretien du sentier...

B

Conques

Une église de pèlerinnage

A l'instar d'autres grandes églises romanes situées sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (Saint-Sernin de Toulouse, Saint-Jacques de Compostelle), l'abbatiale Sainte-Foy de Conques offre un plan caractéristique permettant l'accueil et la circulation des pèlerins.
La nef (1) et les bas-côtés (2) mènent au transept (3) prolongé par le déambulatoire (4) sur lequel s'ouvrent les absidioles (5). Le choeur (6) abritait reliques et reliquaires composant le prestigieux Trésor d'orfévrerie aujourd'hui présenté dans une aile du cloître.

C

Conques

La Rue Charlemagne

[la carrièira Carlesmanhe]

Cette rue, en forte déclivité et entièrement pavée, relie la place de l’abbatiale au faubourg [barri] et nous donne un aperçu de l’habitat conquois : l’emploi du calcaire et du grès se limite aux encadrements et au chaînage d’angle des demeures. Le schiste est employé en remplissage pour l’ensemble du bâti.

D

Conques

Le pont sur le Dourdou

«Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d'inombrables pèlerins venant de toute l'Europe. Pour atteindre l'Espagne, les pèlerins devaient traverser la France, et les monuments historiques notables qui constituent la présente inscription sur la Liste du patrimoine mondial étaient des jalons sur les routes qu'ils empruntaient».

Lettre de notification de l'UNESCO adressé au gouvernement français le 29 décembre 1998.

Ce pont du XIVè siècle (dit pont romain du fait d'une mauvaise francisation du mot romièu, qui qualifiait, en langue d'oc, les pèlerins) est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Etant donné l'afflux de pèlerins dès le XIè siècle, il a probablement été précédé par un ouvrage plus ancien.

E

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La Chapelle Sainte-Foy

[la capèla Santa-Fe]

La chapelle Sainte-Foy est construite, selon la légende, à l’emplacement où le moine, ramenant d’Agen les reliques de sainte Foy (IXe siècle), tomba épuisé. C’est alors que la sainte, en songe, lui demande : « Vòls de vin per un jorn o d’aiga per totjorn ? » (« Veux-tu du vin pour un jour ou de l’eau pour toujours ? »). Optant pour l’eau, il frappe le rocher de son bâton. Depuis ce jour, en contrebas de la chapelle, coule une source aux vertus curatives et bienfaisantes. Les anciens y venaient en pèlerinage et se frottaient les yeux avec cette eau, dans l’espoir d’une guérison.

Conques se niche dans un site naturel en forme de coquille (concha en latin). C’est l’empereur Louis le Pieux qui, en fondant le monastère en 819, octroya son nom à Conques. Ermold le Noir, poète de cour, décrivait Conques comme « l’asile des bêtes sauvages et des oiseaux mélodieux ». On aperçoit l’abbatiale qui domine l’ensemble du bourg, constitué de maisons à pans de bois [corondatges] accrochées à la pente et couvertes de lauzes.

F

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Origines de l'abbaye

Conques doit son origine à un ermite. Les rares textes dont nous disposons mentionnent en effet, un certain Dadon ou Datus, qui se serait retiré, à la fin du VIIIe siècle, en ce lieu sauvage pour y mener une vie contemplative. Datus, abréviation du latin Deodatus (Déodat, en français Dieudonné), est un surnom faisant probablement allusion à la vocation religieuse de « celui qui s'est donné à Dieu ». Il est même possible de déterminer l'emplacement de son ermitage : nul doute, en effet, que la fontaine du Plô qui coule maintenant au pied de l'abbatiale, en contre-bas de l'actuel parvis, n'ait été l'élément déterminant dans le choix de l'anachorète. Pourtant, peu après son installation, selon une charte datée de 819, « un homme plein de piété, nommé Medraldus, vint se retirer dans le même lieu et vécut avec Dadon. La renommée de leur sainteté se répandit dans les pays voisins.

Alors, plusieurs autres, se sentant attirés par la même vie contemplative, résolurent de l'embrasser à leur tour. La troupe pieuse s'accrut peu à peu et ils élevèrent dans ce lieu une église dédiée au saint Sauveur ». Mais Dadon, estimant sans doute sa mission accomplie et fidèle jusqu'au bout à son idéal de solitude, choisit le « désert » pour la seconde fois, et partit fonder l'ermitage de Grand-Vabre, à quelques kilomètres en aval de Conques, dans la vallée du Dourdou. Auparavant, il avait confié la direction du monastère, qui ne tarda pas à adopter la règle de saint Benoît, à son premier disciple Medraldus.

C'est l'époque où les souverains carolingiens, pour des motifs autant politiques que religieux, favorisaient et comblaient de bienfaits les monastères de leur empire. A vrai dire, sans ces faveurs royales, l'essor de l'abbaye conquoise aurait été entravé ou même irrémédiablement compromis par la pauvreté du lieu, bien incapable de faire vivre une population nombreuse de moines. Louis le Pieux, roi d'Aquitaine, du vivant de son père Charlemagne, aurait, à plusieurs reprises, rendu visite au monastère de Medraldus, le plaçant sous sa sauvegarde et lui conférant le nom même de Conques. En 819, il ne fait pas moins de dix donations de terres en sa faveur. Vingt ans plus tard, Pépin II, roi d'Aquitaine, lui octroie Figeac, la « Nouvelle Conques », où vont s'installer de nombreux moines. A ces dons s'ajoutèrent l'or et l'argent, les tissus précieux, les intailles et les camées antiques qui sont à l'origine du trésor de Conques. Ces largesses royales ou impériales, relayées par les familles patriciennes de la province, eurent ici de profondes résonances. Mais la mémoire collective ne retiendra que le nom de Charlemagne, le bienfaiteur par excellence, qui éclipsa tous les autres membres de sa famille. Et il aura tout naturellement sa place dans le cortège des élus sur le tympan du Jugement dernier de l'abbatiale romane. Les faveurs d'un empereur, fût-il Charlemagne, n'étaient rien par rapport à celles, d'une toute autre dimension, qu'une sainte devait bientôt répandre à profusion sur le monastère, associant à jamais son nom à celui de Conques.

Curieusement, le destin de Conques paraît avoir été scellé au temps de l'empereur romain Dioclétien, lors des grandes persécutions du début du IVe siècle. Loin d'ici, une jeune habitante de la cité d'Agen, Foy (Fides en latin), convertie au christianisme par Caprais, évêque de la ville, avait en effet refusé de sacrifier aux dieux du paganisme, et enduré pour cela le martyre, à l'âge de douze ans à peine.

G

Conques

L'abbatiale, étapes de construction

La grande expansion du XIe siècle devait permettre à l'abbé Odolric (1031-1065) d'entreprendre, sur l'emplacement de la basilique du Xe siècle, la construction de l'abbatiale romane actuelle. Les premières campagnes de travaux se soldèrent par l'édification des parties basses du chevet, abside et absidioles notamment, dont les murs se caractérisent par l'emploi d'un grès de couleur rougeâtre, extrait des carrières de Combret, dans la vallée du Dourdou. Ce matériau, jugé peut-être trop friable, fut abandonné sous Etienne II (1065-1087) qui assura la poursuite des travaux vers l'ouest.

On voit se généraliser alors le « rousset », un beau calcaire jaune vif, provenant du plateau de Lunel. Sa chaude tonalité s'harmonise parfaitement avec le schiste gris local, qui dans la maçonnerie assure le remplissage partout où la présence de pierres de taille ne s'impose pas. A la tête du monastère durant vingt ans (1087-1107), le grand abbé Bégon III déploya une intense activité de bâtisseur, faisant monter tout l'étage des tribunes dans l'église, ainsi que le cloître. Par la suite, aucun document ne permet de préciser le rôle exact joué par l'abbé Boniface son successeur, dans le premier tiers du XIIe siècle. Mais il faut probablement lui attribuer le voûtement de l'abbatiale et la construction de la façade occidentale.

La coupole romane de la tour lanterne, lancée trop hardiment au-dessus de la croisée du transept, s'effondra à une date inconnue. Les travaux de consolidation réalisés il y a une vingtaine d'années par les architectes des Monuments historiques ont permis une meilleure connaissance de cette partie de l'édifice, de ses vicissitudes et de ses transformations. Ainsi la faiblesse des trompes d'angles, destinées à assurer le passage du carré à l'octogone, serait responsable du désastre. La coupole fut remontée au cours des dernières décennies du XVe siècle, en utilisant pour son voûtement, les techniques de l'architecture gothique. Un siècle plus tard, en 1568 exactement, l'abbatiale faillit bien s'écrouler à la suite de l'incendie allumé par les protestants. Les grandes colonnes du chœur ayant éclaté sous l'effet des flammes, il fallut les cercler de fer et les noyer dans un massif de maçonnerie. Les tours de façade furent arasées, ainsi que le clocher central. Ce dernier, surhaussé par la suite d'un étage et surmonté d'une flèche charpentée, prit alors son aspect actuel.

C'est l'intervention de Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, qui permet d'entreprendre, à partir de 1837, la restauration de l'abbatiale laissée dans un état d'abandon au lendemain de la Révolution. Le long mémoire qu'il adresse au ministre lui permet d'obtenir le classement de l'édifice, assorti d'une première subvention. La restauration est confiée à Etienne Boissonnade, l'architecte du département, qui entreprend les travaux les plus urgents. En 1874, le ministère des Beaux-Arts commande à l'architecte Jean-Camille Formigé un projet complet de remise en état. L'œuvre alors réalisée est considérable : reconstitution de la colonnade du chœur, reconstruction des voûtes, etc. Et c'est à partir de 1881 que commence la surélévation des deux tours de façade, suivie de la mise en place des lourdes pyramides de pierre qui les coiffent depuis lors.

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Conques, le trésor d'orfèvrerie

« Rare » et « remarquable », « splendide » et « merveilleux », « étonnant », « fascinant », « mystérieux », voire « énigmatique » et pour finir « unique » assurément : l'enthousiasme universel des écrits sur le Trésor compose, au fil du temps, cette litanie admirative.

Composé d'un grand nombre de reliquaires, au premier rang desquels la célébrissime Majesté de sainte Foy, seul exemple conservé des statues-reliquaires conçues aux environs de l'an mil, le Trésor de Conques est l'un des cinq grands trésors européens d'orfèvrerie médiévale, et le seul, en France, qui regroupe autant d'objets du Haut Moyen-Âge. Il renvoie au culte et à la dévotion des reliques, ces précieux corps saints à l'origine du développement et de la prospérité d'une abbaye médiévale. Chaque sanctuaire pouvait alors accueillir la foule des pèlerins qui, dans une ferveur partagée, espérait obtenir les bienfaits sur terre et la récompense céleste. Permanence et continuité du phénomène : de nos jours encore, le Trésor conserve en partie cette fonction.

Le mot Trésor n'évoque pas seulement la richesse matérielle et artistique des revêtements d'or et d'argent doré, ornés de filigranes, de pierres gravées antiques, de pierres taillées, de perles ou d'émaux. Il témoigne surtout de l'importance religieuse accordée au contenu de ces coffrets de bois précieusement décorés.
Au cours de la Révolution française, le Trésor de Conques aurait pu, comme la plupart des autres trésors d'église, être confisqué et ses différentes pièces fondues. Il fallait en effet de l'argent pour mener la guerre et sauver la « patrie en danger ». C'est grâce au courage et à la ruse des habitants qui cachèrent les reliquaires dans leurs maisons et leurs jardins, puis qui les restituèrent, que fut préservé cet inestimable patrimoine.
Toujours affectés au culte, même s'ils sont devenus propriété de la commune de Conques en 1905, ces objets participent régulièrement à la liturgie catholique. Ils ne sont pas devenus des pièces de Musée, même si leur classement parmi les Monuments historiques, dès 1895, met en évidence pour tous les citoyens, leur haute valeur patrimoniale et justifie les dispositions prises pour en faciliter l'accès au plus large public.
Conservé dans l'abbatiale jusqu'en 1875, le Trésor est installé en 1911 dans l'actuel local construit pour l'abriter, sur l'emplacement de l'aile sud du cloître. Sa présentation est totalement repensée en 1953-1955. La rénovation de 2002 a respecté l'organisation générale des six armoires vitrées qui matérialisent l'histoire de l'abbaye, en regroupant les objets de façon chronologique et thématique.

I

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Conques, majesté de Sainte Foy

La Majesté de sainte Foy, assise sur un trône et couronnée, est présentée dans une rotonde, qui rappelle par sa forme aussi bien le temple païen que l'abside d'une église. Surélevé de quelques marches à l'intérieur, cet espace est conçu comme une sorte de « salle du trône », habillé d'un rideau de velours, d'un rouge profond, qui évoque le sang du martyre et le triomphe de la foi.
Cette œuvre, datée des IXe et Xe siècles, d'un intérêt historique et artistique exceptionnel, abrite une insigne relique : le sommet du crâne de sainte Foy, une jeune chrétienne agenaise martyrisée en 303 et dont les ossements firent l'objet d'une « translation furtive » jusqu'à Conques en 866.

Statue étonnante en tous points (ancienneté, fabrication, stylistique, symbolique), la Majesté de sainte Foy a suscité des débats chez les théologiens et les historiens. Sa plastique surprend : le corps disproportionné (tête, bras et pieds importants), l'expression forte et hautaine du visage (grands yeux de verre bleu foncé, menton relevé), la rutilance de l'or, des pierreries et des émaux, donnent un sentiment d'étrangeté qui a souvent conduit à qualifier d'idole ce reliquaire, qui est en réalité une icône, soit la figure d'un saint dans la gloire du ciel, brillant miroir de la lumière divine ; la face tendue vers le Très Haut, sainte Foy, triomphante de la mort, intercède pour les pèlerins qui la prient. Telle est, depuis toujours, la doctrine catholique du culte des images et des reliques.

Grossièrement taillée dans du bois d'if, la statue s'arrête au cou, simple cylindre sur lequel s'ajuste la tête creuse en or, découpée sur un buste antique (IVe-Ve siècle).?Le revêtement d'or estampé de fleurettes (IXe siècle) a été embelli pendant des siècles de compositions d'orfèvrerie ; les plus anciennes sont les bandes aux bords du col, des manches et des bas de la robe (Xe siècle) ; elles comportent nombre d'intailles antiques à motifs païens. La couronne est ornée d'émaux cloisonnés sur or (Xe siècle). Le trône d'argent doré porte les mêmes bandes orfévrées pré-romanes, mais les boules en cristal de roche sont gothiques. Les bras et les mains ont été refaits au XVIe siècle, et l'on ignore le geste qu'ils faisaient à l'origine.

Le trésor

Le Trésor abrite en outre d'autres œuvres, d'un intérêt artistique moindre mais d'une importance réelle pour l'histoire de Conques, après l'époque des splendeurs romanes : bustes-reliquaires, croix de cuivre découpée, encensoirs, boîte à hostie en cuivre, burettes et chrémières en étain, plaque de plomb, matrice de sceau, manuscrits, etc...

J

Conques

A dit de Charlemagne

La Chronique de Conques, rédigée à l'époque de la confection de ce reliquaire, fait état d'une tradition selon laquelle Charlemagne, fondateur d'une vingtaine d'abbayes, aurait envoyé à chacune d'elles un reliquaire adoptant la forme des lettres de l'alphabet. Le A fut affecté à Conques, le « premier de ces monastères ». Cette pièce d'orfèvrerie, en fait, date de l'abbatiat de Bégon III (1087-1107), ainsi que l'atteste une inscription latine sur la tranche d'un jambage. Par cette réalisation, ce prélat aurait donc contribué à rappeler une tradition ancienne. On peut admirer au revers, un magnifique bijou composé de filigranes et de chatons filigranés et émaillés, disposés en cercle autour d'une intaille sur cornaline représentant une Victoire ailée écrivant sur un bouclier.

K

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Châsse dite de Pépin

Remanié à plusieurs reprises, ce petit reliquaire rassemble des éléments du IXe au XIe siècle, avec des additions faites aux XIIe, XIIIe et XVIe siècles. Parmi les vestiges les plus précieux, on doit noter les émaux translucides, rouges ou verts, sur fond d'or (plaquettes arrondies, à la face ou au revers), d'époque carolingienne ; d'autres émaux, bleus, blancs, rouges sont opaques et cloisonnés, aux ailes des oiseaux, au revers ; on les date du XIe siècle. L'abondance des filigranes et le montage de bandes gemmées, sur des arcatures, ainsi que le réemploi d'une intaille sur cornaline représentant Apollon (au revers) doivent êtres remarqués

L

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Autel portatif de Bégon

Une longue inscription gravée sur l'argent et rehaussée de nielle, posée sur la plaque de porphyre, indique la date précise (26 juin 1100) à laquelle Pons, évêque de Barbastro (Espagne), a fait don de cet autel à l'abbé Bégon III ; des reliques de la croix du Christ et de son tombeau y ont été déposées. Sur les côtés sont gravés en buste, le Christ, la Vierge, sainte Foy et dix-neuf autres saints, apôtres, évangélistes ou premiers martyrs.

M

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Autel portatif de Sainte Foy

Cet objet ne porte pas le nom de Bégon, mais il est depuis toujours attribué à son atelier (vers 1100). Il s'agit très probablement du plat de l'évangéliaire que Bégon III avait fait faire pour Conques, transformé tardivement en autel portatif (plaque d'albâtre et bande d'orfèvrerie au repoussé, du XIVe siècle). Il est orné de dix figures en médaillons d'émail cloisonné sur cuivre, selon une technique originale et nouvelle de découpe des plaques placées l'une sur l'autre; le style des visages et des nimbes est très proche de l'art aquitain du XIe siècle.

N

Conques

Lanterne de Bégon

L'inscription latine en grandes lettres visible à la base du toit de ce petit édifice (ce n'est pas une « lanterne »), cite l'abbé Bégon III comme commanditaire de l'œuvre.
En forme de tombeau antique, ce reliquaire est décoré de médaillons légendés qui exaltent le triomphe du Christ sur le Mal et la Mort (Majestés divines). Le plus beau est celui de Samson vainqueur du lion.
Il est aussi plus récent (2e moitié du XIIe siècle).

O

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Reliquaire du pape Pascal II

L'inscription de la base indique à la fois le commanditaire - l'abbé Bégon III - et le donateur des reliques du Christ et des saints, le pape Pascal II qui les a envoyées de Rome en 1100. Abstraction faite des éléments d'époques diverses, la belle scène de la crucifixion atteste le haut niveau artistique atteint par l'atelier d'orfèvrerie de Conques.

P

Conques

Coffre reliquaire, dit de l'abbé Boniface

Découvert en 1875 au cours de la démolition du mur édifié à la fin du XVIe siècle, entre les colonnes du rond-point du chœur de l'abbatiale, il fut restauré en 1878 par l'orfèvre Poussielgue-Rusand, qui refit certains médaillons manquants.

En bois recouvert de cuir clouté d'argent, orné de trente et un médaillons d'émail, il est daté de l'abbatiat de Boniface (vers 1110-1130) par une inscription gravée sur la tranche d'un médaillon et contient de nombreux ossements du corps de sainte Foy. Le décor de griffons et d'oiseaux est tout à fait remarquable, ainsi que la technique employée, celle de l'émail champlevé sur cuivre doré. Cette œuvre est de toute première importance pour l'histoire de l'émaillerie médiévale, permettant de dater et de localiser le passage de la technique du cloisonné au champlevé.

Q

Conques

Reliquaire hexagonal

Il regroupe des éléments d'âges différents (VIIe-XIIe siècle). On remarque des rectangles d'orfèvrerie cloisonnée mérovingienne, aux côtés du bijou central bordé d'un cercle cloisonné de la même époque; tout autour, les plaques d'argent niellé sont datées de la fin du VIIIe ou du début du IXe siècle. La bordure inférieure à gros cabochons est datée de la fin du IXe siècle.

R

Conques

Reliquaire pentagonal

De composition tardive (XVIe siècle), il est constitué de fragments d'orfèvrerie d'époques diverses (VIIe- XIIIe siècle). Les éléments les plus anciens sont la plaque cloisonnée (VIIe siècle) et les morceaux d'argent doré, avec des rinceaux au repoussé, qui l'entourent (IXe siècle)

S

Conques

Vierge à l'enfant trônant

Sur les épaules de la Vierge, des écussons émaillés portent des armoiries seigneuriales non encore identifiées. Par ailleurs, on distingue dans le pli des vêtements un poinçon d'orfèvre (fin du XIIIe siècle).

T

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Bras reliqiuaire de Saint Georges

Ce saint Georges est un moine de Conques, devenu évêque de Lodève en 877, dont le bras droit est mentionné sur une liste des reliques établie au XVIIe siècle.
La main bénit à la façon occidentale. Le Christ en croix, au bas de la manche, est déjà dessiné dans le style gothique (fin du XIIIe siècle - début du XIVe siècle).

U

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Statuette de Sainte Foy

Recouverte en argent en partie doré, cette œuvre offre l'avantage d'être bien documentée; elle porte en effet le poinçon de l'orfèvre rouergat Pierre Frechrieu et celui de la ville de Villefranche-de-Rouergue; de plus, les contrats établis pour son exécution permettent de connaître très précisément les quantités d'argent, les délais et les conditions de réalisation de ce reliquaire exécuté en 1493-1494.
Pour la stylistique, elle est proche de la belle sculpture gothique tardive du Rouergue et de l'Albigeois, en particulier pour le charme délicat que l'on retrouve sur les personnages de l'Annonciation d'Inières (Aveyron).
L'iconographie est en accord avec sa jeunesse (cheveux dans le dos), sa virginité (couronne), sa mort (gril et glaive) et son statut de martyre (palme).

V

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Croix processionnelle

Splendide ouvrage de la fin du Moyen-Âge, cette croix a également été réalisée par Pierre Frechrieu, orfèvre de Villefranche-de-Rouergue, actif entre 1493 et 1512, date de son décès.
Au revers, à la place de la Vierge, figure une gracieuse silhouette de sainte Foy, jeune adolescente aux longs cheveux bouclés.
Le nœud de la croix présente huit figurines d'apôtres sous des dais d'architecture gothique.
Au bas du montant qui porte le Christ, une cavité contient des reliques de la Vraie Croix.

W

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Livre des miracles de Sainte Foy

Ce manuscrit sur parchemin du XIe siècle, en partie composé par Bernard, maître de l'école-cathédrale d'Angers, au retour de son voyage à Conques vers 1013, décrit l'église pré-romane, la Majesté - vénérée comme une icône - et d'autres reliquaires et relate les nombreux miracles liés au culte des corps saints.

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Ceinture de Sainte Foy

Elle est réalisée dans un tissu de soie rouge, broché de fils d'or, avec des reliefs décoratifs en argent doré représentant des fleurettes et des mains croisées. On date cette pièce de la fin du Moyen-Âge ou plus probablement du XVIe siècle. Elle atteste la dévotion traditionnelle à la sainte de Conques, priée par les femmes pour une heureuse maternité; le prénom de Foy est encore donné, en remerciement de ce bienfait.