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Saint-Pierre-de-Bessuéjouls

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Saint-Pierre-de-Bessuéjouls

Saint-Pierre-de-Bessuéjouls

[Sant-Pèire de Bessuèjols]

Cette discrète église en grès rouge, recèle de véritables trésors artistiques.
Remaniée au XVIe siècle, elle a conservé intacte l’architecture romane (XIIe siècle) de son clocher-tour.
Il faut attribuer la construction de l’église et surtout du clocher-porche à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, à laquelle le prieuré de Bessuéjouls fut uni en 1082.

La tour carrée abrite une chapelle haute, au premier étage, qui constitue un joyau peu connu de l’art roman (accès par l’intérieur de l’église... et un escalier difficile). Elle a été épaulée au nord et au sud par deux avant-corps dont la façade s’orne d’une arcature présentant, au centre, un arc trilobé et, de part et d’autre, deux arcs en plein cintre retombant sur les chapiteaux de colonnettes adossées. Sous l’avancée du toit en appentis on observe une série de beaux modillons ornés d’animaux, de figures hybrides et de personnages parmi lesquels « la Grande Prostituée de l’Apocalypse », les seins dénudés, à la chevelure abondante, et... aux pieds de cochon !
Sous son grand arc, aujourd’hui muré, s’ouvrait le portail principal qui donnait accès au porche de l’église.
Le prieuré de Bessuéjouls fut donné en 1305 par Pierre de Pleinecassagne, évêque de Rodez, archevêque de Jérusalem, aux Augustins de Pébrac (Haute-Loire). On trouve également mention d’une léproserie à proximité, en 1324.

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Espalion vers Saint-Pierre-de-Bessuéjouls

L'église

À l’époque gothique, la nef et le choeur ont été remaniés et couverts d’une voûte en berceau brisé. Trois chapelles ont également été ouvertes.
Dans le choeur rectangulaire, séparé de la nef par un arc triomphal brisé, on observe deux niches couvertes en plein cintre et une petite piscine liturgique, à droite de l’autel.
Le retable du maître-autel, en bois peint et doré, est du XVIIe siècle.
À gauche du retable, tout en haut, sur le mur plat du choeur, on peut distinguer des vestiges de peinture laissant apparaître un petit visage féminin voilé et, peut être, couronné (première moitié du XIVe siècle).
La salle basse du clocher est couverte d’une voûte d’arêtes, renforcée par des nervures, sorte de croisée d’ogives primitives. Elle communique avec la nef par un arc en plein cintre retombant sur des colonnes jumelles.

Ce lieu est dédié au culte. Nous vous remercions d’en respecter la quiétude.

En savoir plus sur l'église de Bessuéjouls

C

Saint-Pierre-de-Bessuéjouls

La chapelle haute

Cette construction, consacrée à l'archange saint Michel, fait référence à la légende de son apparition à des petits bergers sur le Monte Gargano (Italie).

À défaut de sommet, où des sanctuaires voués à l'archange ont souvent été construits, saint Michel fut parfois honoré, dès l'époque carolingienne, dans des chapelles hautes de ce type.

Les escaliers, bâtis dans les avant-corps, débouchent dans la chapelle par des portes symétriques aux linteaux ornés
d'entrelacs. Au-dessus, une logette porte sur un petit tympan une inscription latine, gravée en demi-cercle, que l'on peut traduire ainsi : « aux calendes de juin dédicace de ce lieu de l'église » (sans mention d'année). Adossée au mur occidental, une quadruple arcature laisse voir, entre deux colonnettes, une porte ouvrant sur le vide. Elle devait probablement permettre d'accéder à l'étage, de l'extérieur, avant la construction des avant-corps.

Dans les angles supérieurs de la travée centrale de plan carré, on a bâti des portions de voûtes destinées à recevoir une coupole qui ne fut probablement jamais construite. Cette travée communique avec les bas-côtés voûtés en demi-berceau par une double arcade retombant, au centre, sur une grosse colonne et sur des colonnes engagées, à chaque extrémité. De part et d'autre de l'autel, deux baies murées avaient été prévues pour ouvrir sur une nef romane qui ne fut jamais construite.

La décoration de l'autel est particulièrement intéressante.
Sous une table creusée en évier, le devant d'autel est divisé en trois panneaux composant une arcature dont l'arc central est trilobé, comme dans l'arcature des avant-corps. Les deux autres, dont les colonnettes ont été martelées, sont en plein cintre.

Dans chaque panneau s'inscrivent des entrelacs donnant naissance à des palmettes et des pommes de pin. Sur le côté gauche, les tresses de l'entrelacs encadrent l'archange saint Michel terrassant le dragon. À droite, il s'agit probablement de l'archange Gabriel, tenant un phylactère, dont l'inscription a disparu.

La décoration d'entrelacs et de vanneries des chapiteaux est un modèle du genre, mais on remarque surtout l'iconographie
très originale de certains d'entre eux :
- l'insensé s'appuyant sur un roseau,
- sirène et centaures (un chapiteau similaire se trouve à Conques),
- l'Apocalypse (deux anges tiennent d'une main l'extrémité d'une banderole et de l'autre, une figure nimbée et ailée qui a été mutilée),
- la vigne (deux hommes dans des pampres de vignes et des grappes de raisins).

Attention, accès difficile

L'accès à la chapelle haute s'effectue par un escalier irrégulier, étroit et non éclairé.