Point d'intérêt A
Aubrac
Cette énorme bâtisse est le « Royal Aubrac », le plus ancien des sanatoriums d’altitude français, construit en 1902. Son rôle dans la naissance du tourisme en Aubrac est lié à la pratique des cures de bon air.
La « Belle Epoque » arrive à Aubrac avec l'intervention du Docteur Saunal, en 1895. Il
préconise des séjours en altitude pour soigner des phtisiques et cite notamment
dans sa thèse « Asepsie pulmonaire et aérothérapie », les trois hôtels d'Aubrac qui
accueillent les curistes « d'air et de petit lait ». Ce sont les « gaspejaïres » (« gaspe »
signifie « petit lait » en occitan).
En 1902, sous l'impulsion du Dr Saunal, Aubrac inaugure son sanatorium, qui devient,
dix ans plus tard, l'Hôtel Royal (succursale de l'Astoria Hôtel et de l'International de Vichy).
Surplombant le hameau d'Aubrac, cette imposante bâtisse était l'une des plus
modernes de son époque avec électricité, point d'eau et WC à chaque étage.
Dans les années 1960, l'Ancien sanatorium, plus communément appelé « Le Royal », connait une nouvelle jeunesse. La Fédération des œuvres laïques de l'Aveyron acquiert le bâtiment afin d'accueillir des colonies de vacances et des séminaires.
Il a été racheté il y a peu par un privé, un projet d'hôtel est en cours.
Point d'intérêt B
Aubrac
0,7 km
Point d'intérêt C
Aubrac
[pel camin romiu roergàs]
D'Aubrac à Conques, les collectivités du territoire traversé par l'itinéraire du Puy-en-Velay vers Saint-Jacques-de-Compostelle (GR®65) ont réalisé une série d'aménagements pour vous permettre de découvrir cet itinéraire pédestre et culturel dans les meilleures conditions... que vous soyez pèlerin [romiu], randonneur [caminaire], promeneur du dimanche [rebalaire] ou habitant de ces villages.
L'ambition est d'aider le visiteur à découvrir le patrimoine sous toutes ses formes, des grands monuments aux espaces naturels, en passant par une société paysanne qui a construit ce paysage depuis le Moyen Âge, au temps des premiers pèlerins. Les indices sont parfois ténus : un nom sur une carte, un pan de mur...
Un dispositif d'interprétation, constitué de panneaux fixes, jalonne votre parcours tout au long des 80 km d'itinéraire. Principalement concentré sur les villages, il vous donnera les clés pour comprendre le pays que vous arpentez.
Il est relayé par une application multimédia qui assure le guidage de l'usager, répertorie les renseignements pratiques (hébergement, restauration, services, visites...), et transmet des informations complémentaires sur les sujets de découverte (vidéos, photos, interviews...). Les principaux contenus de ce support multimédia sont traduits en anglais.
Des aménagements importants ont également été réalisés en matière de sécurité et de confort de l'usager : haltes aménagées, toilettes sèches, création de cheminements piétons en bordure de routes, signalisation, entretien du sentier...
Votre découverte du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en Aveyron mérite bien cela !
Vous cheminez, depuis Nasbinals, sur une des sept portions de l'itinéraire du Puy-en-Velay inscrites sur la Liste du patrimoine
mondial par l'UNESCO de cette via podiensis, un ensemble de 160 km sur plus de 730 km qui représente un exemple remarquable de l'itinéraire que les pèlerins médiévaux pouvaient parcourir.
Des ponts, des édifices religieux ou d'anciens hôpitaux*, comme la Domerie d'Aubrac, jalonnaient les routes empruntées par les pèlerins désireux d'aller accomplir leurs dévotions auprès de Notre-Dame, de saint Jacques, de sainte Foy, de saint Léonard, de saint Saturnin...
Cette sélection d'édifices et de routes témoigne du rôle essentiel que le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et les itinéraires parcourus ont tenu dans les échanges religieux et culturels, en Europe, au cours du Moyen Âge.
L'Aveyron conserve des traces importantes du passage des pèlerins.
Ainsi, l'UNESCO a inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, afin de les préserver pour les générations vivantes et à venir :
- l'itinéraire Nasbinals (Lozère) / Aubrac / Saint-Chély-d'Aubrac : 17 km du plateau de l'Aubrac à ses contreforts;
- l'itinéraire Saint-Côme-d'Olt / Espalion / Estaing : 17 km au fil de la vallée du Lot;
- les ponts de Saint-Chély-d'Aubrac, d'Espalion, d'Estaing et de Conques;
- l'abbatiale Sainte-Foy à Conques.
* Maisons hospitalières
où l'on accueillait les pauvres passants.
Point d'intérêt D
Aubrac
Aux alentours de huit millions d'années, l'Aubrac va connaître un important épisode volcanique. Le vieux socle hercynien* se recouvre de nombreux épanchements de lave basaltique (roches volcaniques).
L'alternance d'épisodes climatiques chauds et froids va ensuite modifier profondément ce relief volcanique initial. La dernière glaciation (- 25 000 ans) va lui donner l'ultime touche. Le relief typiquement glaciaire est bien marqué au-dessus de 1 000 m : bosses et creux caractéristiques des glaciers de plateau, moraines et blocs erratiques et vallées au profil en 'U'.
Vers - 18 000 ans, les glaciers disparaissent progressivement, mais le climat reste très froid. Le paysage n'est qu'un désert de cailloux.
Ce n'est qu'à partir de - 12 000 ans que le climat se réchauffe peu à peu.
La végétation, d'abord steppique, va progressivement évoluer vers la forêt.
Selon l'altitude et l'exposition, on aura une hêtraie en situation froide (plateau et versants nord des vallées) ou une chênaie en versant chaud.
* Le socle hercynien est constitué des roches profondes de la chaîne de montagnes éponyme.
Complètement usée, elle laisse apparaître aujourd'hui des schistes, micaschistes, gneiss et granites.
Le climat de l'Aubrac, particulièrement rigoureux, est de type montagnard.
L'altitude, les vents du nord - la bise, l'écir apportant la neige [bisa, ecir] - et l'importance des précipitations sous l'effet de l'influence atlantique, rendent la neige et le gel présents tout l'hiver.
On compte jusqu'à 150 jours de gel par an et la neige peut tomber dès octobre...
jusqu'en mai. Ces caractéristiques ont permis la conservation d'une partie de la flore du cortège boréal et montagnard, relictuelle de la dernière glaciation.
Point d'intérêt E
Aubrac
Dès la préhistoire, la grande forêt de l’Aubrac a reculé devant l’action de l’homme pour conquérir de nouvelles terres propices à l’élevage de ses troupeaux. Les grands espaces que nous voyons aujourd’hui sont le fruit de millénaires de déforestation et d’écobuage. Cela n’enlève rien à leur splendeur et contribue, au contraire, à une biodiversité exceptionnelle.
La déforestation du plateau commence vers l'Âge du bronze.
Destinée à la création de pâturages pour les troupeaux ovins [tropèls de fedas] transitant le long des deux grandes drailles* [draias, dralhas] qui se rejoignaient sur l'Aubrac, elle se développe le long de la voie Bolène, dite via Agrippa, qui reliait Lyon à Bordeaux. Au VIIe siècle et durant tout le Moyen Âge, les déboisements se poursuivent.
La création de la Domerie d'Aubrac, au XIIe siècle et son rayonnement religieux, politique et économique, accélèreront le processus de transformation de ces landes en riches pâturages.
En 1298, ce ne sont pas moins de 3 000 ovins de la seule Domerie qui sont confiés à quatre bergers de montagne [pastres de montanha].
Les moines louent également leurs pâturages (les « montagnes ») à des seigneuries lointaines et développent la culture du seigle sur le pourtour du plateau. Un rayonnement qui portera bien au-delà des limites de l'Aubrac et du Rouergue, à l'apogée de la Domerie.
* Draille du Quercy et grande draille du Languedoc.
Les drailles (occitan) sont les anciens chemins sur lesquels circulaient les hommes et les troupeaux transhumants.
Point d'intérêt F
Aubrac
[al país de las vacadas]
Dès le XVe siècle, la transhumance des bovins se développe à son tour, jusqu’à supplanter totalement celle des ovins vers 1750. Elle a permis de former les paysages et la société rurale que nous rencontrons aujourd’hui. À la fin du printemps, les troupeaux, qui ont passé l’hiver sur les terres plus hospitalières des vallées et des causses environnants, rejoignent en nombre les hauteurs (on estime 30 000 bovins) pour profiter de leurs herbages exceptionnels*. Ce sont essentiellement des bêtes de race Aubrac**, reconnaissables à leur robe blond-fauve, aux cornes en lyre des vaches et à leurs yeux « maquillés » de noir.
* L’estive, période durant laquelle les troupeaux restent sur les pâturages d’Aubrac, dure traditionnellement du 25 mai au 13 octobre.
** Race mixte (viande et lait), qui réussissait à alimenter la production fromagère tout en allaitant un veau, l’Aubrac séduit aujourd’hui pour ses qualités bouchères exceptionnelles.
[les masucs]
À partir du XIXe siècle, la fabrication de la fourme (aujourd’hui le célèbre fromage Laguiole AOP), se développe sur les estives.
Pour cela, près de 1 200 saisonniers seront présents sur les « montagnes ».
Les burons [masucs en occitan !] sont construits pour permettre cette fabrication et abriter toute une main-d’oeuvre de montanhièrs. Sous l’autorité d’un cantalés (maître-fromager), l’équipe des montanhièrs comprenait un pastre (maître-berger), un vedelièr (chargé des veaux) et un rol (garçon à tout faire). Pour la Saint-Jean, ils plantaient un arbre et préparaient une cuècha devenue l’aligòt. La production dans les estives n’a plus lieu aujourd’hui, mais l’activité se perpétue avec la coopérative Jeune Montagne, et un fromage Laguiole qui a su maintenir intact le goût de la tradition.
Source UPRA Aubrac
Un pelage froment, des cornes en forme de lyre, des yeux qui semblent maquillés de khôl. Dès le premier coup d'œil l'Aubrac affirme sa présence et affiche sa différence. Mais sa beauté ne fait pas tout. Race rustique allaitante, l'Aubrac développe de nombreuses qualités d'élevage incontestables.
Facile à élever, l'Aubrac demande peu de main d'œuvre et d'intervention humaine. Elle améliore ainsi les conditions de travail des éleveurs. C'est une race efficace pour la production de viande, à la fois en race pure et en croisement avec un taureau de race à viande spécialisé. Elle assure ainsi aux éleveurs une rentabilité économique de l'exploitation du fait de sa grande autonomie.
Née sur les plateaux de l'Aubrac, la race s'adapte parfaitement à des conditions climatiques extrêmes : écarts de température, vent, froid. Sa robustesse et sa résistance sont reconnues. Son gabarit modéré et ses aplombs solides en font une bonne marcheuse apte aux déplacements. Le milieu difficile de son berceau d'origine a forgé la race et lui a appris à être sobre et peu exigeante en matière de nourriture. Elle est capable de consommer de grandes quantités de fourrages grossiers même de piètre qualité et de s'en accommoder pour sa croissance en mobilisant ses réserves, qu'elle reconstituera en période plus favorable lorsque l'herbe foisonne. C'est son fameux 'pouvoir accordéon' lié à sa rusticité.
La vache Aubrac produit un veau par an (Intervalle racial Vêlage Vêlage moyen : 375 jours), en toute autonomie et à coûts réduits (alimentation, surveillance, soins) et ce, quelles que soient les conditions d'élevage (70 % des vaches en base de sélection ont un IVVM inférieur à 385 jours). Le vêlage est facile et ne nécessite, dans la plupart des cas, aucune surveillance de l'éleveur. Les veaux sont robustes et font preuve de vitalité dès la naissance (97% de mise bas faciles).
Les vaches Aubrac sortent du schéma de sélection à un âge moyen de 11 ans après avoir donné naissance en moyenne à 9 veaux (5% des vaches en production ont plus de 12 ans).
Point d'intérêt G
Aubrac
« Dans le silence et la solitude on n'entend plus que l'essentiel ».
Cette sculpture contemporaine, née de la rencontre entre un Auvergnat et un Alsacien, passionnés par les traditions régionales et les chemins de St-Jacques-de-Compostelle, a été érigée en 2006.
Point d'intérêt H
Aubrac
L’église Notre-Dame-des-Pauvres [Nòstra-Dòna-dels-Paures] est probablement l’un des vestiges les plus parlants du quotidien des pèlerins sur le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle au Moyen Âge.
Sur ces lieux de solitude, rendus parfois dangereux par les brigands, le pèlerin transi de froid pouvait trouver le gîte et le couvert dans un hospice d’accueil.
Des textes indiquent que, entre les XIIe et XIVe siècles, la Domerie devint un important monastère, riche des revenus tirés de ses domaines agricoles, et disposait d’une quinzaine de religieux, de 120 frères et d’une trentaine de soeurs infirmières... ainsi que de quelques chevaliers pour assurer la protection des lieux.
* Du titre du principal prieur de cette communauté : le Dom (du latin dominus : seigneur).
Adalard, vicomte flamand se rendant à Compostelle, affronta la traversée de l’Aubrac et faillit y périr par deux fois : sous l’attaque de brigands et dans la tempête. Voyant un signe de Dieu dans sa survie, il fit voeu d’assister les voyageurs. Vers 1120, il créa l’ordre militaire et hospitalier d’Aubrac suivant la règle de saint Augustin.
Vers 1135, Adalard offrit cet établissement en dépendance de l’abbaye de Conques. Les bâtiments de l’hôpital, devenus insuffisants, furent reconstruits par Dordé à partir de la fin du XIIe siècle. Les dons fonciers des grands ordres religieux et des principales seigneuries allaient permettre un développement sans précédent de la « Domerie » d’Aubrac jusqu’à la fin du Moyen Âge et la raréfaction des pèlerins**.
** Le développement de la religion réformée en Europe du Nord, zone de provenance de nombreux pèlerins, constitue la première raison du déclin du pèlerinage. Après un regain au début du XVIe siècle, le pèlerinage acquiert mauvaise réputation et l’on condamne les « gens vagabonds et sans aveux » qui encombrent les chemins. À partir de 1650 et pendant le XVIIIe siècle, les ordonnances royales vont se succéder pour encadrer la pratique des pèlerinages. Le pouvoir n’aime pas les vagabonds. De plus, la manière de croire évolue, abandonnant des pratiques jugées superstitieuses au profit d’une piété plus intériorisée.
Point d'intérêt I
Aubrac
[lo vilatge d’Aubrac]
Un lieu surprenant, un nom évocateur. Vous êtes à Aubrac, le plus haut perché des villages du plateau (1 303 m). 10 habitants seulement et pourtant, la «capitale», un lieu de vie et d’échanges dans la splendide solitude du plateau auquel il a donné son nom.
L’existence d’Aubrac commence au début du XIIe siècle, sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un groupe de chevaliers s’y installe pour protéger les pèlerins des brigands. L’importance du pèlerinage allant croissant, un hospice y est construit. La Domerie d’Aubrac prospèrera jusqu’à la fin du Moyen Âge, accueillant des milliers de pèlerins et de voyageurs, exploitant d’immenses domaines agricoles qui ont contribué à la mise en valeur du plateau... et des terres environnantes (comme la remarquable ferme des Bourines sur le causse, près de Laissac). La Révolution mettra à bas l’essentiel des bâtiments, mais pas l’assise agricole établie au fil des siècles.
Situé à la limite de trois départements (Aveyron, Cantal, Lozère), Aubrac continuera à occuper une place stratégique pour ses foires aux bestiaux et lors de la transhumance. Les grandes bâtisses qui entourent la place datent du début du XXe siècle. Elles ont été construites pour accueillir les curistes venus respirer le grand air et faire une cure bénéfique de petit lait [gaspejaires].
Aujourd'hui, le village a développé sa vocation touristique autour de ce patrimoine particulièrement riche.
Les aménagements réalisés dans le cadre de la valorisation du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle vous permettront d'en découvrir les principaux éléments (voir plan). Ils s'ajoutent au Jardin botanique et à la Maison de l'Aubrac pour comprendre ce territoire.
Une plaque tactile, adaptée aux mal-voyants, est située à l’entrée de la Domerie (n°2 du plan, distance 100 mètres).
L’ensemble du dispositif de découverte en centre village est accessible aux publics à mobilité réduite.
Saviez-vous que sur les sept tronçons des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France inscrits au patrimoine mondial, deux se trouvent en Aveyron ? S’y ajoutent quatre ponts inscrits et l’abbatiale Sainte-Foy, à Conques. C’est un patrimoine exceptionnel, qui s’étend sur 80 km, du plateau de l’Aubrac à la vallée du Lot. Une itinérance humaine creuse son sillon dans ce paysage.
Les Chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle sont à la fois uniques et universels : ils sont façonnés depuis plus de 1 000 ans au gré des émotions, des rencontres et du partage.
C’était en 1945. Le monde se réveillait d’un cauchemar qui avait dépassé les limites de l’horreur. Le 16 novembre, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) était créée par le concert des nations.
Son objectif : construire la paix dans l’esprit des hommes à travers l’éducation, la science, la culture et la communication, le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe de langue ou de religion.
La Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972 sert l’idéal de paix et de dialogue de l’UNESCO. L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial consiste à identifier, protéger et préserver, à travers le monde, le patrimoine culturel et naturel considéré comme ayant une valeur universelle exceptionnelle pour l’Humanité.
Les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde.
On compte actuellement près de 1 000 « Biens », dans 160 pays, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.
La France compte 38 Biens inscrits.
Dans la piété du Moyen Âge, le pèlerinage vers les lieux saints, et les reliques des martyrs qu’ils abritent, est un acte essentiel de la vie des croyants. La relique d’un saint perpétue sa présence et son influence bénéfique. Elle apporte protection, guérison, secours... Saint Pierre, saint Paul, les premiers martyrs chrétiens à Rome, les lieux de la Vie et de la Passion du Christ à Jérusalem, attirent les pèlerins de tout l’occident chrétien. Vers 830, les reliques de l’apôtre Jacques, décapité par Hérode en Palestine en 44 ap. JC, sont miraculeusement découvertes à Compostelle (Galice, Espagne). Les difficultés rencontrées par les chrétiens pour se rendre en Terre Sainte, ainsi que le symbole que l’apôtre Jacques représente dans la Reconquista*, attirent l’attention de l’Occident sur ce tombeau qui devient un des pèlerinages majeurs dès la fin du 1er millénaire.
Des milliers de pèlerins, des rois, des évêques et des hommes ordinaires accomplissent le voyage vers la Galice pour se recueillir sur la tombe d’un des plus proches compagnons du Christ.
Quatre routes symboliques résument les innombrables itinéraires qu’empruntaient les pèlerins convergeant vers Les Pyrénées.
Chemin faisant, ils visitaient de nombreux sanctuaires et invoquaient une litanie de saints... Ils accomplissaient leurs dévotions et y trouvaient un secours charitable.
Leurs itinéraires ont joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturel au cours du Moyen Âge.
Les nombreux édifices et lieux de culte qui les jalonnent en témoignent encore aujourd’hui.
* Reconquête des royaumes musulmans dans la péninsule ibérique, par les souverains catholiques, entre 718 et 1492.
En 1998, les « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en raison de leur valeur universelle exceptionnelle.
Cette inscription a pris la forme d’une sélection de 71 édifices et de 7 linéaires de sentier qui témoignent des itinéraires et des lieux fréquentés par les pèlerins désireux de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle.
En Aveyron, plusieurs édifices sont reconnus comme un patrimoine de l’Humanité car ils sont des jalons remarquables de la route
suivie par les pèlerins :
- les ponts sur la Boralde à Saint-Chély-d’Aubrac, sur le Lot à Espalion et à Estaing, sur le Dourdou à Conques ;
- l’abbatiale Sainte-Foy à Conques, lieu de pèlerinage à part entière dédié à la jeune sainte Foy. Sa visite est recommandée au pèlerin de saint-Jacques, le jacquet, dès le Moyen Age ;
- Nasbinals (Lozère) / Aubrac / Saint-Chély-d’Aubrac : 17 km du plateau de l’Aubrac à ses contreforts ;
- Saint-Côme-d’Olt / Espalion / Estaing : 17 km au fil de la vallée du Lot.
Entre Aubrac et Conques, les collectivités du territoire traversé par l’itinéraire du Puy-en-Velay vers Saint-Jacques-de-Compostelle (GR®65), ont réalisé une série d’aménagements, pour vous permettre de découvrir cet itinéraire pédestre et culturel chargé de sens et d’histoire.
Un dispositif constitué de panneaux fixes jalonne les 80 km. Il vous donnera les clés pour découvrir le patrimoine visible depuis le sentier (monuments romans, paysage, géologie, vie rurale...).
Une application multimédia (à charger gratuitement sur smartphones et tablettes - voir ci-dessous) assure votre guidage et vous informe sur les services (hébergement, restauration, visites...).
Vous y trouverez des informations complémentaires sur les sujets de découverte.
Des aménagements ont également été réalisés pour la sécurité et pour le confort de l’usager : haltes aménagées, toilettes sèches, création de cheminements piétons en bordure de routes, signalisation, entretien du sentier...
Le plus grand soin est apporté à l’entretien du chemin et à l’accueil dans nos villages pour vous rendre la marche agréable.
Néanmoins, vous marchez sous votre responsabilité.
Emportez avec vous vos déchets. De nombreuses poubelles et des toilettes ont été installées sur l’itinéraire.
La meilleure façon d’observer la nature, c’est de la respecter (pas de bruit excessif, évitez les groupes trop nombreux...).
Pas de cueillette, pas de dérangement de la faune et des troupeaux. Respectez les clôtures et les propriétés privées.
Même à pied, conformez-vous au code de la route. Attention, par temps de brouillard, certains itinéraires peuvent s’avérer dangereux.
Retardez votre départ ou marchez sur le bord d’une route.
Le chemin est une ouverture sur la nature, sur la vie des habitants, sur les traditions et l’histoire des cités traversées :
les Aveyronnais vous invitent à partager leur convivialité, soyez curieux et n’hésitez pas à échanger avec ceux que vous croisez !
Renseignements : Office de Tourisme Aubrac-Laguiole : 05.65.44.21.15 ou 05.65.44.35.94 / www.aubrac-laguiole.com
Comité Départemental du Tourisme de l’Aveyron : www.tourisme-aveyron.com
Point d'intérêt J
Aubrac
Point d'intérêt K
Aubrac
Ces deux pierres sont les vestiges de la porte principale de la Domerie. Selon la tradition, les religieux y distribuaient quotidiennement du pain aux pauvres... d’où son nom.
Elle fait partie des reconstructions des environs de 1700, époque où l’action de la Domerie évolue vers l’aide aux nécessiteux de la région.
Point d'intérêt L
Aubrac
On retrouve, dans ce bâtiment, des traces importantes de ce que fut l'ancien hospice d'accueil (1198), transformé en église entre 1332 et 1356. Au fond de la nef, une fontaine devait servir au symbolique lavage des pieds des pèlerins. L'architecture romane, très dépouillée, est en totale harmonie avec la sobriété des lieux.
Elle comporte une voûte en berceau brisé aux pierres taillées, parfaitement jointées, soutenue par des arcs simples, faiblement ogivés ; pas de transept, un chœur fermé par un mur au lieu d'être prolongé par une abside.
C'est le seul ouvrage hospitalier du XIIe siècle qui nous soit parvenu dans un tel état de conservation.
Le clocher, rajouté au XVe siècle, comporte la trace d'une ogive de raccordement de l'ancien cloître à deux étages. Il abrite la célèbre
« cloche des perdus » [campana dels perduts] et une curiosité : le logement du sonneur avec un four à pain intérieur.
« Deo jubila, Clero canta, Demones fuge, Errantes revoca, Maria » (« Crie de joie pour Dieu, Chante pour le clerc, Chasse les démons, Rappelle les égarés, Marie »). L'inscription moulée sur cette cloche, dite des perdus, fait bien sûr référence aux égarés spirituels. Il n'est pas à exclure qu'elle ait aussi été sonnée pour guider les personnes perdues dans le mauvais temps.
C'est le seul ouvrage hospitalier du XIIe siècle qui nous soit parvenu dans un tel état de conservation, celui de Roncevaux, conçu sur le même modèle, ayant vu sa voûte s'effondrer sous le poids de la neige. On doit cette solidité à l'utilisation d'un tuf volcanique léger pour cette partie de l'ouvrage.
La Domerie d'Aubrac, ancien monastère hospitalier
accueillant les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle,
s'est développée du XIIe au XVIe siècle. Elle connaît ensuite une phase de déclin,
puis les destructions de la Révolution.
Le plan ci-dessous montre, à travers le tissu urbain actuel, l'étendue des bâtiments
de la Domerie à son apogée et les édifices encore visibles aujourd'hui :
l'église (A), le clocher (B), la tour « des Anglais » (C) et l'hôpital (D).
Point d'intérêt M
Aubrac
Construit au XVe siècle, le bâtiment situé en face de vous est le « nouvel » hôpital (au sens de maison hospitalière où l’on accueillait les pauvres passants).
Il permettait à une trentaine de soeurs infirmières - probablement les premières du genre - de soigner les pèlerins malades et les indigents.
Sa façade est flanquée d’une tour d’escalier desservant les différents niveaux dans lesquels étaient regroupés la cuisine, le dortoir des hommes, la chambre des dames et la chapelle dédiée au Saint-Esprit.
L’hôpital ne déroge pas aux règles de l’architecture locale, avec l’utilisation de pierres basaltiques que l’on retrouve sous toutes les formes dans l’ensemble du bâti*. Toute la palette du volcanisme basaltique apparaît sur les murs d’Aubrac : blocs bruts des murets, basalte gris compact grossièrement appareillée, basalte vacuolaire pour les pierres taillées, tuf léger pour la construction des voûtes, teintes ocrées ou d’un gris sombre...
On remarque également les toits en ardoises taillées en écailles de poisson, caractéristiques de l’architecture rouergate.
* La rénovation du dernier étage du clocher (vers 1880) fait exception, avec l’utilisation de granite.
Point d'intérêt N
Aubrac
Deux phénomènes sont à l’origine des grands hôtels d’Aubrac : les cures de santé et le retour, en vacances, des Aveyronnais de Paris.
Au XIXe siècle, l’Aveyron souffre de sa démographie.
Le travail de la terre et les migrations saisonnières ne sont plus suffisants pour faire vivre les familles.
Les Nord-Aveyronnais émigrent massivement, surtout sur Paris. D’abord porteurs d’eau, puis livreurs de charbon, ils tiennent ensuite un petit « café-charbon » et enfin un café-brasserie ou un tabac.
La réussite sociale et financière « des bougnats » est bien souvent au rendez-vous. « Le retour au pays » a fourni un apport important à l’économie locale et, en particulier au tourisme. À Aubrac même, six grands hôtels ont ainsi été construits peu avant 1900, accompagnant l’expansion du sanatorium, pour accueillir les premiers touristes qui venaient en cure. Parmi les centaines de vacanciers, les plus grands cafetiers de Paris s’y retrouvaient pour profiter du bon air de l’Aubrac.
Point d'intérêt O
Aubrac
En 1895, la thèse du docteur Saunal, Asepsie pulmonaire et aérothérapie, met à la mode les séjours en altitude pour soigner les maladies pulmonaires et respiratoires.
Les hôtels d’Aubrac en profitent.
En 1902, le premier sanatorium français d’altitude est construit sur une hauteur dominant Aubrac. Un modèle de confort et de modernisme, très en avance sur son époque. Dix ans plus tard, il devient l’Hôtel Royal*, succursale de l’Astoria Hôtel et de l’International de Vichy.
Rapidement les cures de petit lait sont associées à celles de grand air. Ce résidu de la préparation du fromage, abondamment produit dans les burons environnants, a un effet laxatif incontestable. Santé, amaigrissement ? Les effets obtenus sont incertains. Toujours est-il que
les touristes de la première moitié du XXe siècle se rendaient en nombre vers les burons pour y boire le petit lait.
On les appelait un peu ironiquement les gaspejaires (gaspa signifiant petit lait en occitan).
* Aujourd’hui appelé Royal Aubrac.
Point d'intérêt P
Aubrac
1. Aubrac, 1906
2. Chasse-neige
3. Hôtel parisien Auguy, Aubrac
4. Concert de bigophone, Aubrac
5. Les débuts du ski
6. Place de la Fontaine, Aubrac
7. L’ancêtre des remontées mécaniques !
Point d'intérêt Q
Aubrac
1. Arracheurs de gentiane, Laguiole
2. Masuc de Regimbal-Bas
3. Traite, Aubrac
4. Aligot, Laguiole
5. Aubrac, vers 1910
6. Paysanne d’Aubrac, vers 1910
7. Traite à l’estive
Point d'intérêt R
Aubrac
Crédit IOAV