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Sénergues

A

Sénergues

Le village de Sénergues

[Senèrgas]


Mentionné en 819, le prieuré de Cerniangis (ancien domaine gallo-romain de Senos) se développe sur le passage du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, la strada conquesa, à proximité immédiate de la rayonnante abbaye de Conques.
La belle tour carrée, en granite, a été édifiée au XIVe siècle, pendant la Guerre de Cent Ans, pour se défendre des « Anglais » et des bandes de pillards. Les bases architecturales du château (propriété privée) sont de la fin du XVe - début du XVIe siècle.

L’église actuelle, reconstruite et agrandie par Antoine de Rousselet (armoiries sur la porte d’entrée), date, pour l’essentiel, du XVIe siècle.
On y trouve le réemploi de certains éléments d’un édifice primitif : culs-de-lampe, tabernacle et cuve baptismale en granite. Ses vitraux sont l’oeuvre du père Ephrem Socard, moine bénédictin de l’abbaye d’En Calcat (Tarn) et maître verrier. Mis en place en 1965, ils sont constitués de dalles de verre teintées dans la masse, taillées à la marteline. Ce procédé crée des éclats qui forment des dégradés subtils où la lumière joue sans cesse.

Il était une fois Sénergues

[Senèrgas, un còp èra]


En 1901, la commune de Sénergues compte près de 1 835 habitants (moins de 500 actuellement...). C’est un bourg prospère qui vit au rythme de la vie des champs. On y compte onze foires, particulièrement renommées pour les cochons, trois forgerons [fabres], des sabotiers [esclopièrs], des charbonniers [carbonièrs], des fabricants de bougies [candelaires]...
La châtaigne [castanha], qui permettait de nourrir les cochons [gonhons], voire les hommes en période difficile, a revêtu un rôle très important dans son économie de subsistance, dès le bas Moyen Âge... et même dans son architecture vernaculaire avec des séchoirs à châtaignes [secadors] aux appentis [sots] accolés pour les cochons.
Sous l’action de Colbert, au XVIIe siècle, la culture du châtaignier s’est intensifiée dans de nombreux endroits. Dès cette époque,
on introduisit de nouveaux plants et on pratiqua la greffe en flutte ou Cantarelle.
La région était réputée pour produire des châtaignes de qualité : la paquette, la verdalle, la maronne... Considéré comme l’arbre à pain, le châtaignier a été supplanté à partir de 1780 par la culture de la pomme de terre introduite par Parmentier.

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